Une ONG française dénonce les conditions de travail chez Samsung

Friday, December 18, 2015

Source: Le Figaro
Author: Pierre Barbin
 
 

La première affaire avait finalement été classée sans suite, au mois de janvier dernier, après un an et demi d'enquête. Mais Sherpa a décidé de ne pas se laisser faire. L'ONG vient de porter plainte une seconde fois contre Samsungpour «pratiques commerciales douteuses». Le procès doit se dérouler le 11 janvier 2017. L'association met plus particulièrement en exergue les conditions de travail de ses ouvriers en Chine, et affirme que «Samsung France ment en publiant des engagements éthiques et en affirmant que ceux-ci sont respectés partout dans le monde», selon des propos rapportés par le Parisien-Aujourd'hui en France. Sur son site internet, la firme coréenne qui se définit comme une «entreprise mondiale responsable», affirme respecter «les droits fondamentaux de tous» , tout en «interdisant strictement l'esclavage des enfants». L'association française avait déjà dénoncé les conditions des ouvriers chinois officiant pour Apple, payés 1,85 dollar de l'heure pour fabriquer l'Iphone 6s. s'appuie aujourd'hui sur le rapport d'une enquête réalisée par China Labor Watch, une ONG chinoise spécialisée dans la défense des droits des travailleurs en Chine.

Onze heures de travail par jour, sans assurance sociale

Elle dénonce notamment l'emploi de jeunes enfants dans la chaîne de fabrication des produits Samsung. Pour découvrir ces tromperies, des membres de CLW se sont infiltrés dans une usine chinoise de l'un des fournisseurs du géant de l'électronique. Sur son site internet, l'association explique que les sous-traitants «modifient la rigueur des pratiques d'embauche afin de l'adapter aux exigences de Samsung».

 

China Labor Watch explique également que c'est «le besoin urgent de main d'œuvre» qui justifie l'embauche d'enfants et étudiants. S'ils ne restent qu'entre trois et six mois dans cette usine, leurs conditions de travail sont tout à fait déplorables, «travaillant jusqu'à 11 heures par jour, sans rémunération d'heures supplémentaires et sans assurance sociale comme l'oblige la loi».

Et si Sherpa attaque une nouvelle fois le numéro un mondial des smartphones, c'est que les documents dont disposent l'association sont bien plus accablants qu'auparavant. «Nous avions trop d'éléments pour ne pas dénoncer les faits. Nous disposons de rapports récents et étayés de China Labor Watch, sur les quatre dernières années, affirme Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux chez Sherpa. On a estimé qu'on ne pouvait se passer d'une nouvelle instruction». L'association estime «qu'il n'est pas normal que les victimes soient trompées sur la marchandise», et espère faire bouger les choses. «On souhaite encourager Samsung à respecter plus sérieusement les droits fondamentaux des travailleurs, explique Marie-Laure Guislain. L'impunité des multinationales est difficile à réduire, mais on veut avant tout éviter de nouveaux drames».